L’hospitalité chrétienne

Témoignage de Sarah:

Le thème de l’hospitalité chrétienne dans la bible. C’est un commandement que l’on retrouve plusieurs fois dans le nouveau testament. Au moment de ma conversion, j’ai été sensible à cette hospitalité chrétienne. A cet amour fraternel qui peut être donné par le fait d’accueillir chez soi avec désintérêt. Mais cette discipline est parfois trop souvent négligée dans nos églises. 
Elle est souvent perçue comme quelque chose de fatiguant et de contraignant. Mais qu’est-ce que l’hospitalité? 
Pourquoi ce commandement est-il si souvent demandé dans le nouveau testament?
Par définition l’hospitalité est d’ouvrir sa porte aux autres, recevoir chez soi par amour. L’hospitalité est intimement liée à l’amour fraternel que nous devons avoir les uns envers les autres. L’un ne va pas sans l’autre. C’est une façon d’exprimer notre fraternité chrétienne. Lorsque nous nous convertissons, nous sommes intégrés dans la famille de Dieu, nous devons alors nous inclure dedans. Pour les personnes qui ne connaissent pas Dieu, l’hospitalité est un bon vecteur pour aimer notre prochain et rendre témoignage.

1. L’amour fraternel que nous devons exercer.


« Hospitalité » nous vient du mot grec philoxenia qui signifie « amour pour l’étranger ». Ce n’est pas parce que nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes activités ou les mêmes idées que nous sommes frères et sœurs. Les chrétiens sont frères et sœurs en Christ. C’est Christ qui nous lie par-dessus tout. Nous sommes intégrés dans la famille céleste de Christ.

“En lui nous avons été désignés comme héritiers, ayant été prédestinés suivant le plan de celui qui met tout en œuvre conformément aux décisions de sa volonté.” Ep.1.11.

Nos frères et sœurs en Christ font partie de notre famille céleste. Nous ne devons pas les ignorer. Nous avons des liens dans l’église qui doivent se construire et s’entretenir: L’hospitalité en est un moyen. Nous devons considérer toute personne qui suit Christ comme notre frère ou sœur. Il n’y a pas de distinction raciales, nationales ou sociales. Nous sommes membres d’une fraternité universelle.

« Il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ.” Gal.3.28.

Dans la lettre aux hébreux, l’auteur inspiré de Dieu demande à ses lecteurs de cultiver un amour profond et tendre les uns pour les autres en tant que frères et sœurs. He.13.1. L’hospitalité est ensuite mentionnée en He.13.1-2, c’est une dimension de l’amour fraternel à ne pas négliger. Cette dimension est capitale. Comment témoigner de notre amour si nous n’avons jamais ouvert nos portes à nos frères et sœurs? 
Le foyer est un endroit sécurisé et important. Certains de nos frères et sœurs sont seuls et n’ont pas de foyer. Leur offrir aussi cette grâce est un puissant moyen de témoigner de notre amour envers eux. Ne nous laissons pas entraîner par le désir du confort premier. Sortons de notre zone de confort et ouvrons nos portes.
On peut définir l’hospitalité comme l’expression concrète de l’amour chrétien.

Le ministère de l’hospitalité coûte dans de nombreux domaines que ce soit en termes d’argent, de temps, d’énergie ou bien encore d’intimité. Nous partageons notre vie même. L’hospitalité est une manifestation personnelle et sacrificielle de l’amour. C’est un prix élevé, prenons en conscience. Elle doit être authentique et se tourner vers les autres. Ne cherchons pas nos propres intérêts dans le fait d’accueillir les autres, au contraire, recherchons l’intérêt de l’autre. 


« Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures » 1Pi 4.8-9.

L’hospitalité est une autre façon de vivre l’Eglise. Elle ne se résume pas qu’à 2h le dimanche matin. Nous devons vivre l’Eglise tous les jours en fonction de notre emploi du temps. Le foyer est l’endroit idéal pour bâtir et fortifier des liens au sein de notre communauté.
Les premiers chrétiens ont brillé par leur hospitalité et leur fraternité. Nathan Smith écrit pour parler d’eux:

“Ils allaient librement les uns chez les autres, et se réunissaient souvent pour manger et fraterniser. Au début du christianisme, ils se sont fait connaître comme ceux qui renonçaient à tout et qui exerçaient l’hospitalité envers tous. Cette dernière caractéristique est toujours vraie dans une certaine mesure, car les Frères sont connus pour leur consécration à l’hospitalité.”

2. L’hospitalité et notre modèle parfait.


Si la fraternité vient de Christ, il en va de même pour notre amour envers notre famille céleste. Cet amour vient de Christ et nous devons l’exercer. C’est d’ailleurs le premier des commandements, ce qui révèle son importance capitale.


“Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” Jn.13.34.

Jésus étant notre parfait modèle, nous devons tendre à être comme lui. Durant son ministère nous l’avons vu plus d’une fois: Jésus qui accueille les foules, les malades, les impies…. Notamment en Jn.21 ou les disciples qui n’ont rien péché de la nuit sont exténués et abattus. Jésus leur offre l’hospitalité et on peut imaginer le réconfort des disciples de Jésus. Premièrement le réconfort de revoir leurs maîtres mais aussi d’être accueilli et d’être au bénéfice d’attention et de soins.                                   “Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent un feu de braises avec du poisson dessus et du pain.” Jn.21.9
Nous avons autour de nous des personnes qui vivent parfois des moments difficiles, des épreuves… Se sentir accueilli dans un foyer peut être d’un grand réconfort. Nous avons besoin de piliers dans nos vies, de repères. Nous pouvons être ces piliers pour des personnes simplement en ouvrant nos portes.

3. L’hospitalité, une occasion de témoigner et d’apporter l’Évangile.

Jésus nous à donner un mandat missionnaire en Mt.28.19. Nous devons annoncer et partager la bonne nouvelle de Jésus Christ. Dans l’histoire, notamment dans le nouveau testament on voit que l’hospitalité a joué un rôle clé dans l’expansion du christianisme. Plusieurs personnes ont accueilli des églises naissantes au sein de leurs foyers ou bien des missionnaires, comme Priscille et Aquila ou bien encore Gaius. Le foyer devenait un centre d’enseignement et d’évangélisation. 
                                           “Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient pas d’enseigner et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus le Messie.” Ac.5.42.

Il existe de nombreuses occasions d’ouvrir nos portes à nos amis et connaissances non chrétiennes. Nos maisons doivent devenir des outils dans l’annonce de l’évangile et dans la transmission de l’amour de Christ.
Nous devons inviter nos amis et voisins mais Jésus nous invite aussi à inviter des personnes que personne n’invite, que personne n’aime. C’est comme cela que l’hospitalité chrétienne se distingue de l’hospitalité du monde. Lc.14.

4. L’hospitalité et notre société.

Nous sommes dans une société individualiste ou l’égoïsme règne de plus en plus. Nous regardons d’abord à soi avant de regarder les autres. Nous n’aimons pas les choses qui nous poussent à sortir de notre zone de confort. L’hospitalité n’est pas à confondre avec du divertissement. Le divertissement se donne des airs pour faire bonne impression; l’hospitalité s’est accueillir chez soi en toute simplicité sans mettre les petits plats dans les grands. L’idée est de prendre soin des personnes fatiguées, blessées ou même bien portant dans son foyer. On s’inquiète souvent plus du paraître que du faire bien. Ces difficultés et craintes ne doivent pas être un frein à l’hospitalité. Le principal piège lorsque nous accueillons est l’orgueil. Nous pouvons accueillir sans avoir beaucoup de moyens.
Nous devons accueillir non seulement nos proches mais aussi ceux que nous ne pensons pas inviter au premier abord. “Il dit aussi à celui qui l’avait invité :

« Lorsque tu organises un dîner ou un souper, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour pour te rendre la pareille. Lorsque tu organises un festin, invite au contraire des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, et tu seras heureux, car ils ne peuvent pas te rendre la pareille. En effet, cela te sera rendu à la résurrection des justes. » Lc.14.12-14.

Nous ne devons pas simplement inviter les personnes que l’on aimerait inviter mais tout le monde. Nous ne devons pas en privilégier certains.
Nous devons néanmoins faire attention à nos invitation à propos des faux enseignements. Nous devons être prudents afin de protéger notre sainteté et celle de l’Église. 
                                                                                                                            “Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises œuvres.” 2Jn.1.10-11.

Paul parle ici de faux enseignants qui risque de mettre le trouble au sein de l’Église.

5. L’hospitalité et les dons spirituels
L’hospitalité et les dons spirituels sont étroitement liés.

L’hospitalité n’est pas un don en soi mais est vecteur par lequel une multitude de dons peuvent se manifester. Parmi ces dons nous pouvons retrouver le service, la miséricorde, la libéralité, l’évangélisation, l’encouragement …. 
Tout le monde est alors invité à faire preuve d’hospitalité. Ce n’est pas réservé seulement à certaines personnes.

“Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour, car l’amour couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu.” 1Pi.4.8-10

6. L’hospitalité est une qualité à avoir pour nos leaders spirituels.

“En effet, en tant qu’intendant de Dieu, il faut que le responsable soit irréprochable. Il ne doit pas être arrogant, colérique, buveur, violent ni attiré par le gain. Il doit au contraire être hospitalier, ami du bien, réfléchi, juste, saint, maître de lui” Tt.1.7-8


C’est l’une des qualités à obtenir lorsque nous sommes un représentant de l’Église. Ils doivent exercer l’hospitalité, et ça quel que soit leurs statut: célibataire, marié, avec ou sans enfants. Beaucoup de moments privilégiés se passent sous le toit d’une maison. Les bergers ne peuvent pas garder le troupeau seulement le dimanche matin à travers une poignée de main.

Conclusion:


L’hospitalité est un commandement et non une option. Tout chrétien devrait ardemment cherché l’hospitalité. C’est un moyen efficace pour tisser des liens solides au sein de notre famille spirituelle